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04 mars 2024

Pourquoi devenir business angel en 2024 ?

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Pourquoi devenir business angel en 2024 ?

8,3 milliards d’euros, c’est le montant total investi en 2023 dans les start-ups en France. Malgré cette baisse de 39% par rapport à l’année précédente, les levées de fonds en amorçage (pre-seed, seed) tiennent bon, contrairement aux start-ups qui visent la série A et plus… où les levées ont été plus compliquées.

Le processus d’assainissement du marché de l’investissement en start-ups, qui a débuté il y a plusieurs mois, (fin du cash “gratuit”, valorisations loin des standards rationnels de marché et mega-rounds des années folles) poursuit son cours. Cette régulation subséquente devrait assurer une baisse du risque pour les investisseurs à l’entrée, une vision plus fine des plans d’affaires, et une rentabilité à plus court terme. Pour autant, le risque géopolitique associé au conflit russo-ukrainien et à la forte instabilité actuelle au Moyen-Orient, suscite toujours une certaine prudence chez les investisseurs institutionnels et privés.

2024, l’année du shift ? Ce n’est pas si simple que cela… pour autant, c’est l’objectif du gouvernement français, qui a lancé la mission MIDY en 2023. Celle-ci, menée par le député français Paul Midy, a eu pour objectif d’offrir un cadre stratégique et opérationnel pour stimuler l’investissement dans les start-ups et PME innovantes en France. Paul Midy, avec le soutien de l’ensemble des acteurs de l’écosystème dont France Angels, a porté devant l’Assemblée Nationale de nouvelles mesures pour renforcer l’écosystème de la French Tech, aussi bien en faveur des start-ups et autres PME innovantes que des investisseurs. Alors, pourquoi investir en tant que business angel en 2024 ?

Loi de finance 2024 et initiatives MIDY

Malgré une conjoncture peu favorable et des contraintes financières qui persistent, le projet de loi de finances 2024, déterminant le cadre budgétaire de la France pour l'année à venir, a été adopté dans un esprit de résilience et d'optimisme en fin d’année dernière. Dans ce contexte stimulant, des mesures ambitieuses ont été ratifiées en faveur du soutien aux start-ups et aux entreprises innovantes et de ruptures (deeptechs). Cette démarche reflète la volonté affirmée du gouvernement de stimuler l'innovation et de favoriser l'émergence de nouveaux modèles d’affaires innovants dans le paysage économique français.

La réduction IR-PME, qui permet à tout particulier de bénéficier d’une réduction d’impôt sur le revenu dès lors qu’il investit au capital d’une PME, est renforcée en cas d’investissement dans les start-ups.

Depuis le 1er janvier 2024, le régime est calqué sur le statut de Jeune entreprise innovante (JEI au sens de l’article 44 sexies-0 A du code général des impôts) et le taux de la réduction sera plus ou moins élevé en fonction du taux des dépenses de R&D de la société cible ou JEI par rapport aux charges globales.

  • Si les dépenses de R&D sont comprises entre 15% et 30%, le taux de la réduction d’IR est de 30% ;

  • Si les dépenses de R&D sont comprises entre 5% et 15% et que la JEI répond à des critères de croissance (définis par décret), le taux de la réduction d’IR est également de 30%.

Dans ces deux cas, la réduction s’applique dans la limite de versements de 75.000€ pour une personne seule et 150.000€ pour un couple marié ou pacsé (vs. 50.000€ et 100.000€ précédemment). Le montant total de la réduction d’impôt est plafonné à 50.000€ sur la période 2024-2028, au-delà du plafonnement des niches fiscales.

  • Si les dépenses de R&D sont supérieures à 30%, le taux de la réduction d’IR est de 50%, dans la limite de versements de 50.000€ (personne seule) et 100.000€ (couple marié et/ou pacsé).

Ces taux renforcés s’appliquent pour les investissements réalisés en direct dans les start-ups et dans le cadre de clubs deals ou via véhicules d’investissement (SPV). En cas d’investissement dans des FIP ou FCPI, le taux de la réduction IR-PME reste à 18%.

Investir à titre personnel dans des start-ups comporte de forts risques, qui plus est dans les phases de développement en amorçage, et particulièrement dans les deeptechs, où les dépenses de recherche et développement sont considérables et où le marché reste encore très lointain. Simplifier le dispositif JEI et augmenter les plafonds (en % et valeur) sont propices pour l’écosystème des business angels et favorise l’arrivée de nouveaux investisseurs sur le marché.

Professionnalisation des réseaux de business angels

La fédération France Angels accompagne la professionnalisation des réseaux depuis plus de 15 ans maintenant, en partageant les bonnes pratiques et méthodologies d’investissement. Les cinq dernières années ont permis à l’écosystème d’évoluer fortement et les réseaux de business angels se sont affirmés comme des acteurs incontournables du financement de start-ups en amorçage : 

  • Mieux structurés avec des équipes de permanents expertes, menées par de plus en plus de professionnels de l’accompagnement ou du financement,

  • Rajeunis avec l’arrivée d’une nouvelle population de business angels, plus jeunes et toujours en activité  (<40 ans),

  • Davantage proactifs et fort d’un certain pragmatisme en ligne avec les exigences du marché (qualité des analyses, rapidité d'exécution, structuration de SPV, ouverture de réseaux…).

Paris Business Angels a souhaité participer activement à l’effort de professionnalisation lancé par la fédération, en tant que réseau pionnier de l’écosystème BA en France. Après une refonte globale des processus fin 2020, le recrutement d’une équipe opérationnelle experte dans l’investissement et une évolution de ces règles d’adhésion et d’investissement, PBA est désormais en capacité d’investir +4,5M€ par an dans une quinzaine d’opportunités (dont re-financements), avec un financement moyen par start-up de l’ordre de 300K€ en premiers tours. Chez PBA, une start-up est en moyenne investie en trois mois et 90% des levées de fonds sont structurées, à la demande de la start-up, via une holding d’investissement (ou SPV) qui rassemble l’ensemble des business angels investisseurs. PBA accompagne également après l’investissement en maintenant une relation de confiance avec les participations de ses membres, en permettant la mise en réseaux et en offrant l’accès à des compétences métiers de très hauts niveaux : déploiement commercial, enjeux de gouvernance, pré-industrialisation et industrialisation, préparation à l'internationalisation.

Les réseaux participent activement à la formation de leurs membres sur des aspects pratiques de l’accompagnement et l’investissement au sein de start-ups en phase d’amorçage. A noter que chaque business angel a son propre rationnel d’investissement et stratégie de portefeuille. Ainsi, ne se substituant pas à eux, les réseaux informent et démystifient, détectent et pré-qualifient les projets à forts potentiels de croissance, accompagnent les business angels dans les phases d’analyse et d’investissement, et transmettent à leurs membres les bonnes pratiques pour évoluer sereinement dans cet écosystème complexe.

Vous l’aurez compris, 2024 a le potentiel d’être un tournant pour l’investissement privé en start-ups. Les dispositifs mis en œuvre par l’État français au cours de l’année devraient favoriser l’écosystème start-ups et augmenter les investisseurs en amorçage. Les structures dédiées à l’investissement des business angels s'intensifient, se professionnalisent et se renforcent. Le marché de l’investissement des start-ups en amorçage n’a jamais été aussi mature ce qui est une véritable fierté pour les acteurs historiques tel que Paris Business Angels. Les nouvelles mesures politiques et fiscales mises en place dernièrement témoignent de l’engagement de l'État à accompagner l’ensemble des acteurs de l’écosystème à développer et fortifier le secteur. Tout cela dans un seul et même objectif commun : créer, tous ensemble, toujours plus de valeurs au sein des sociétés financées, et accompagner de très beaux projets vers la réussite.