Portrait de Business Angel #1 : Jacques-Etienne Grandjean
Dernière mise à jour : 25 févr. 2021
De formation commerciale (ESSEC Business School), Jacques-Etienne Grandjean a réalisé la majeure partie de sa carrière au sein de grands noms de la tech : IBM, Digital Equipment Corporation, Cegetel où il a vécu de près les années « J2M » de Vivendi (maison-mère de Cegetel à l’époque), Microsoft Europe, Nokia, HERE Technologies. C'est une expérience entrepreneuriale de 2 ans interrompue par l’éclatement de la bulle internet qui lui a donné goût pour les startups. Lorsqu’il a démarré son activité de conseil (We::NXT) en 2018, Jacques-Etienne cherchait un moyen de mettre à profit son expérience en faveur de la nouvelle génération. Son souhait s’est concrétisé en intégrant le réseau Paris Business Angels. Jacques-Etienne compte désormais 5 investissements à son actif et siège au board de 2 startups : iNex Circular et Yelda.
Comment vous est venue l’idée de devenir Business Angel et quelles sont vos attentes ?
Lorsque j’ai démarré mon activité de conseil, je me suis dit qu’il était important de rester au contact de l’écosystème tech et startup. J’ai eu une expérience entrepreneuriale dans les années 2000 (SellingVision.com – CRM en mode SaaS) où j’ai côtoyé de près le monde du capital-risque, donc j’avais envie de revenir dans cet écosystème et d’y jouer moi-même un rôle, cette fois avec la casquette d’investisseur. Business Angel, c'est pour moi une manière complémentaire de transmettre aux jeunes entrepreneurs mon expérience, en plus de mon activité de conseil.
Concernant mes attentes, au-delà de la recherche d’investissements fructueux, mon objectif est de rester au plus près de la créativité et de l’innovation, et de participer pleinement à cet écosystème. Si par ailleurs je peux (à mon échelle) contribuer à la croissance de l’économie et à la création d’emplois en France, j’en serais très heureux.
Sur quel(s) sujet(s) pourriez-vous apporter un soutien stratégique pour les startups du réseau PBA ?
Ma spécialité concerne d’un côté la stratégie de go-to-market, et de l’autre sa mise en œuvre afin d’accélérer les ventes. Cela comprend l’analyse et la quantification des marchés, le positionnement de l’entreprise sur les marchés, la description de l’offre, la proposition de valeur, l’avantage concurrentiel... Ensuite, en raison de mon expérience, je peux aider sur la structuration des forces commerciales directes et indirectes, et le pilotage de l’activité de vente. Voilà les points sur lesquels j’interviens généralement.
Que regardez-vous en priorité lorsque vous analysez une startup ?
Le point numéro 1 reste l’équipe. L’équipe est toujours quelque chose de très important en amorçage. Il faut une équipe convaincante, qui séduise et qui assemble des talents divers, complémentaires et qui fonctionnent ensemble. Ensuite évidemment il faut choisir un marché qui soit suffisamment large, que le produit représente une vraie innovation et réponde à un besoin bien identifié. Voilà pour moi les points essentiels. Par ailleurs du fait de ma carrière je choisis principalement des dossiers B2B, dans les secteurs du logiciel, du cloud ou des services connectés. C'est là où je suis le plus pertinent.
Quelles sont les qualités que vous recherchez chez un entrepreneur ?
Il faut avant tout de l’énergie. Cette énergie doit être utilisée pour convaincre et faire adhérer les investisseurs à son projet. Mais je suis aussi sensible à la capacité à établir des rapports de confiance, à la transparence dans les échanges, à l’organisation du ou des porteurs de projet et à la précision des réponses. Je pense qu’il est aussi indispensable pour un entrepreneur d’avoir un regard froid et lucide sur les éléments de son entreprise, afin de prendre les bonnes décisions et discuter des sujets-clés de l’entreprise avec les gens qui l’entourent, notamment les BA qui pourraient siéger au comité stratégique. Ces échanges doivent se faire en toute sérénité et en toute confiance.
Quel bilan faites-vous de votre activité de BA à ce jour ?
En deux ans avec Paris Business Angels, j’ai investi dans cinq dossiers : iNex Circular, Datategy, Vetbiobank, DeftHedge et Yelda. Je suis au board d’iNex et de Yelda. Les boards sont l’occasion de regarder les éléments principaux de la période qui vient de s’écouler. Au-delà des quelques figures imposées (état de la trésorerie, portefeuille d’affaires, perspectives de CA…), on discute des choix stratégiques pour le développement de l’entreprise, des recrutements-clés et des développements produits. Généralement cela donne lieu à des discussions passionnantes et permet de créer des relations vraiment constructives avec les entrepreneurs. Ils sont d’ailleurs clairement demandeurs d’aide et de conseils. Ils écoutent et s’imprègnent des avis qui leur sont soumis, même si in fine ce sont eux les patrons de l’entreprise à qui revient la responsabilité de décider.